mercredi 1 août 2012

Pourquoi s’entêter dans la défense du droit constitutionnel d’obtenir un emploi


Pourquoi s’entêter dans la défense du droit constitutionnel d’obtenir un emploi alors que tout le monde se résigne à la disparition d’un tel droit ?

1          Tout d’abord il s’agit d’un droit fondamental inscrit dans la Constitution.

A lui seul l’article 16 de la déclaration des droits de l’homme de 1789 ainsi rédigé : Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution, contraint l’Etat Français à rendre effectif ce droit sous peine de se voir privé de tout fondement légal dans la mesure où notre organisation sociale repose sur la Constitution.
Si cela ne suffisait pas, dans un état de droit, chacun est en droit de revendiquer chacun des droits inscrits dans la Constitution et l’Etat doit tout mettre en œuvre pour que chaque citoyen puisse bénéficier de l’ensemble des droits inscrits dans la Constitution.

Même si notre société préfère souvent l’épreuve de force, la revendication de masse, la loi du plus grand nombre, la Constitution garantit au plus faible, au plus isolé, l’ensemble des droits inscrits dans cette constitution. Le seul fait d’être citoyen garantit à chacun l’ensemble des droits que la collectivité estime indispensable pour mener une vie décente et épanouie.

Un progrès formidable dans les rapports sociaux

2          Un droit pour lequel certains ont réalisé d’énormes sacrifices

Ce n’est pas sans raison que des responsables ont jugé indispensable d’inscrire ce droit dans la Constitution.
C’était à la fin de la seconde guerre mondiale qui avait fait la démonstration des horreurs que les hommes pouvaient s’infliger.

En défendant le droit constitutionnel d’obtenir un emploi, en m’obstinant dans cette voie pour promouvoir ce droit que tant d’autres sont résignés à passer en pertes et profits, il s’agit pour moi de rendre hommage au travail de ces hommes et femmes qui se sont battus pour donner à leurs contemporains et à leurs descendants des moyens pour construire une société plus harmonieuse.
A cet hommage j’associe particulièrement mon père et mon grand père paternel. Ils n’ont rien fait d’exceptionnel. Ils n’ont fait que leur devoir comme des millions de leurs contemporains.
Lorsque ce devoir aboutit à donner sa vie ou à supporter plusieurs années d’esclavage au nom de la nation et dans l’espoir d’un avenir meilleur pour leurs descendants, le moins que je puisse faire c’est de préserver les acquis qui nous ont été octroyé à la suite de ces périodes tourmentées. Ne rien faire alors que certains veulent revenir sur ces acquis en instaurant des inégalités de plus en plus grandes, ce serait réduire à néant les sacrifices qu’ils ont fait.
Le minimum que je puisse faire c’est de faire vivre un droit qui soulagerait la vie de nombre de nos concitoyens.

3          Une situation indigne d’un pays moderne.

Nous nous trouvons en quelque sorte dans la même configuration que les sociétés esclavagistes.
On ne peut croire que les individus qui constituaient les sociétés esclavagistes étaient moins humains que nos contemporains. Si ils acceptaient ce système d’esclavage qui nous scandalise aujourd’hui, c’est parce qu’ils en bénéficiaient quasiment tous  et que chacun des libres qui formaient ces sociétés ne pouvaient que perdre à l’abolition d’un tel système.
Nous en sommes au même stade.

Lorsque nous observons notre société avec ses injustices tellement criantes, il est quasi certain que les historiens, qui dans quelques années étudieront notre société actuelle, n’auront pas de mots assez durs pour critiquer ce que nous acceptons sans réagir.