Pourquoi s’entêter dans la défense du droit constitutionnel
d’obtenir un emploi alors que tout le monde se résigne à la disparition d’un
tel droit ?
1 Tout d’abord
il s’agit d’un droit fondamental inscrit dans la Constitution.
A
lui seul l’article 16 de la déclaration des droits de l’homme de 1789 ainsi
rédigé : Toute Société dans laquelle la garantie des
Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point
de Constitution, contraint l’Etat Français à rendre effectif ce droit sous
peine de se voir privé de tout fondement légal dans la mesure où notre
organisation sociale repose sur la Constitution.
Si
cela ne suffisait pas, dans un état de droit, chacun est en droit de
revendiquer chacun des droits inscrits dans la Constitution et l’Etat doit tout
mettre en œuvre pour que chaque citoyen puisse bénéficier de l’ensemble des
droits inscrits dans la Constitution.
Même
si notre société préfère souvent l’épreuve de force, la revendication de masse,
la loi du plus grand nombre, la Constitution garantit au plus faible, au plus
isolé, l’ensemble des droits inscrits dans cette constitution. Le seul fait
d’être citoyen garantit à chacun l’ensemble des droits que la collectivité
estime indispensable pour mener une vie décente et épanouie.
Un progrès
formidable dans les rapports sociaux
2 Un droit pour lequel certains ont
réalisé d’énormes sacrifices
Ce
n’est pas sans raison que des responsables ont jugé indispensable d’inscrire ce
droit dans la Constitution.
C’était
à la fin de la seconde guerre mondiale qui avait fait la démonstration des
horreurs que les hommes pouvaient s’infliger.
En
défendant le droit constitutionnel d’obtenir un emploi, en m’obstinant dans
cette voie pour promouvoir ce droit que tant d’autres sont résignés à passer en
pertes et profits, il s’agit pour moi de rendre hommage au travail de ces
hommes et femmes qui se sont battus pour donner à leurs contemporains et à
leurs descendants des moyens pour construire une société plus harmonieuse.
A
cet hommage j’associe particulièrement mon père et mon grand père paternel. Ils
n’ont rien fait d’exceptionnel. Ils n’ont fait que leur devoir comme des
millions de leurs contemporains.
Lorsque
ce devoir aboutit à donner sa vie ou à supporter plusieurs années d’esclavage
au nom de la nation et dans l’espoir d’un avenir meilleur pour leurs
descendants, le moins que je puisse faire c’est de préserver les acquis qui
nous ont été octroyé à la suite de ces périodes tourmentées. Ne rien faire
alors que certains veulent revenir sur ces acquis en instaurant des inégalités
de plus en plus grandes, ce serait réduire à néant les sacrifices qu’ils ont
fait.
Le
minimum que je puisse faire c’est de faire vivre un droit qui soulagerait la
vie de nombre de nos concitoyens.
3 Une situation indigne d’un pays
moderne.
Nous
nous trouvons en quelque sorte dans la même configuration que les sociétés
esclavagistes.
On
ne peut croire que les individus qui constituaient les sociétés esclavagistes
étaient moins humains que nos contemporains. Si ils acceptaient ce système
d’esclavage qui nous scandalise aujourd’hui, c’est parce qu’ils en
bénéficiaient quasiment tous et que
chacun des libres qui formaient ces sociétés ne pouvaient que perdre à
l’abolition d’un tel système.
Nous
en sommes au même stade.
Lorsque
nous observons notre société avec ses injustices tellement criantes, il est
quasi certain que les historiens, qui dans quelques années étudieront notre
société actuelle, n’auront pas de mots assez durs pour critiquer ce que nous
acceptons sans réagir.
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