Une belle entourloupe
La Non admission c’est l’argument imparable qui entraine
dans sa suite le rejet de la demande de QPC jointe sans même avoir à l’examiner.
A croire que Ponce Pilate est encore aujourd’hui source
d’inspiration…
Pourquoi
la justice devrait-elle s’intéresser à un droit constitutionnel qui n’a aucune
application effective ?
Tant
pis si au passage d’autres droits se trouvent aussi violés.
Il
est vrai que si on se réfère à l’article 16 de la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen de 1789 qui affirme que Toute Société dans laquelle la
garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs
déterminée, n'a point de Constitution, la non application effective du
droit constitutionnel d’obtenir un emploi sape les bases mêmes de notre
société.
Et
tout devient possible.
Même
le pire.
Le
rapport de Monsieur MAZIAU, conseiller rapporteur à la Cour de cassation, en
est l’illustration parfaite. En proposant la Non-Admission de mon pourvoi, ce
sont plusieurs droits qui passent aussi à la trappe.
Il
est vrai que le contenu de l’article 6 CPP est particulièrement
scandaleux : L'action publique pour l'application de la peine s'éteint
par la mort du prévenu, la prescription, l'amnistie, l'abrogation de la loi
pénale et la chose jugée. Ainsi donc des personnes que tout accuse
pourraient échapper à de justes poursuites. Une requalification opportune
revient mettre un peu d’ordre dans ce bordel ambiant. Tant pis si la
requalification intervient après l’audience mettant le prévenu dans l’impossibilité
de se défendre…
Et
que dire d’un prévenu qui voudrait convoquer comme témoins des personnalités
importantes.
La
CEDH avec ses exigences déplacées ne facilite pas la tache des juges. Comme si
on devait laisser le prévenu organiser sa défense à sa façon. Du n’importe
quoi. Déjà que les experts et autres témoins de moralité qui n’apportent aucune
lumière sur les faits encombrent inutilement nos audiences. Si le Président de
la Commission des Lois et le Président du Conseil Constitutionnel n’ont rien
fait pour rendre effectif le droit inscrit à l’alinéa 5 du Préambule, c’est
qu’ils ont leurs raisons que la justice n’a pas à connaître…
En
désespoir de cause, le prévenu revendique un pseudo droit à l’expression. Comme
si il était légal d’écrire n’importe quoi. ALINEA 5 un EMPLOI pour CHACUN. Le
message est clair, quasi révolutionnaire Ce n’est pas parce que l’inscription
aurait été faite sur un mur privé au sein d’une propriété privée que Pole
Emploi n’aurait pas son mot à dire. Il y a de quoi être scandalisé et révolté
de constater que certains pourraient se réclamer d’un droit constitutionnel
d’obtenir un emploi. C’est qu’ils sont des millions dans la même situation…N’y
aurait-il pas une remise en cause du rôle de Pole Emploi. Il faudrait être
mesquin pour reprocher à Pole Emploi d’avoir caché qu’il n’était pas le
propriétaire des locaux. Nul ne peut contester qu’il en était l’occupan. Qui
sait si le propriétaire n’était pas complice !!!
Tout
aussi radical que d’accuser son chien d’avoir la rage pour s’en débarrasser,
apporter la preuve d’allégations mensongères du prévenu enlève toute
crédibilité à celui-ci. Ensuite il peut dire et écrire n’importe quoi…l’affaire
est entendue.
Il
est vrai que la Cour de cassation n’est pas exempte de certaines rigidités.
C’est ainsi que le fait pour un prévenu ou son défendeur de ne pas avoir la
parole en dernier pour répondre aux arguments de ceux qui l’accusent entraine
aussitôt la cassation du jugement.
Ceci
est valable à chaque fois que le tribunal est amené à prendre une décision. Devant
la Cour d’Appel de Rennes, c’est par 3 fois que le tribunal a été amené à
délibérer: d’abord la demande de renvoi pour convocation forcée des témoins,
ensuite la demande de transmission de QPC et enfin le procès lui-même.
Si
la procédure s’est déroulée normalement pour la QPC et l’audience au fond, il
n’en a pas été de même pour la convocation de mes témoins. A croire que la
Présidente n’avait pas apprécié ma demande et était pressée de me faire
connaître son refus.
Cela
apparaît clairement dans l’arrêt de la cour d’appel. La signature de la
greffière en bas du jugement atteste qu’il en a été ainsi.
Le conseiller
rapporteur ne pouvait ignorer ce fait. A la Cour de cassation, on sait lire un
jugement.
Mais
quelle opportunité de dévaloriser tout mon argumentaire et mon action du même
coup que de me faire passer pour un menteur. Dans le même jugement, à la même
page mais 5 lignes plus bas, il est effectivement écrit que Le prévenu en
ses moyens de défense a eu la parole en dernier…
Si
ce n’est que cette affirmation concerne uniquement le débat autour de la
Question Prioritaire de Constitutionnalité.
Qui
va vérifier ce que le Conseiller rapporteur a écrit ?
Une
belle entourloupe.
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